LES GÉNOCIDES DU CAMBODGE (1975-1979), DE SREBRENICA (1995), DES YEZIDIS (2014-)

Le génocide des Yezidis (2014-2019)

Les Yezidis sont persécutés depuis le XIIIe siècle. Massacrés au XIXe siècle, ceux de l'Empire ottoman ont trouvé refuge dans le Caucase, en Arménie et en Géorgie. En Irak, la chute de Saddam Hussein en 2003 a provoqué des violences interconfessionnelles dont ils ont été les victimes collatérales.

Aujourd'hui, ils sont présents dans deux zones du Kurdistan irakien. Depuis le début de l'offensive djihadiste, beaucoup de Yezidis se sont réfugiés à Dohuk, dans le nord de l'Irak à la frontière turque. La deuxième zone de peuplement Yezidi se trouve à l'ouest de Mossoul, dans les monts du Sinjar. Cette minorité a été particulièrement visée par les exactions de l'EI, notamment en août 2014 aux alentours du mont Sinjar. Les hommes sont massacrés, certains auraient été enterrés vivants. Les enfants sont convertis à l’islam et endoctrinés pour être envoyés au combat au service de Daech. Les femmes sont venduses comme esclaves sexuelles et converties à l'Islam. L'assaut est décrit par l'ONU comme "un génocide". 

Qu’est ce que la religion Yezidi : C’est est une des plus anciennes religions du monde, datant de 6764 ans. Les Yezidis, une minorité kurdophone adepte d'une religion monothéiste pré-islamique en partie issue du zoroastrisme, ne sont ni arabes ni musulmans et l'EI (État islamique) les considère comme des hérétiques polythéistes. Leurs croyances remontent aux prémices de l'Islam. Coupés du monde, les Yezidis vont intégrer des rites, mythes et symboles propres à eux, qui les éloigneront progressivement de l'Islam primitif. Se mêle également un héritage plus ancien du zoroastrisme (dualisme entre le bien et le mal), de judaïsme mais aussi de christianisme. Les Yezidis pratiquent en effet le baptême et vénèrent le Christ ainsi que la Vierge Marie. Ils croient en un dieu qui a créé la Terre, Adam et sept anges pour s’occuper des Hommes. Parmi eux, Malek-Taous, son émanation, traduisible en « ange-paon », qui leur vaut la haine des djihadistes car dans l'Islam, Malek Taous n'est autre que Satan.

 

Le génocide cambodgien de 1975 à 1979, a été perpétré par le régime des Khmers Rouges, un groupe militaire communiste, sous la direction de Pol Pot. Il a causé la mort de 1,671 à 1,871 million de personnes, soit 21 à 24% de la population du Cambodge en 1975. Ils gouvernent le pays sous le nom officiel de Kampuchéa démocratique, dans un climat de violence, afin d'instaurer une société anticapitaliste, sans notion de classe et laïque. Deux millions de Cambodgiens désignés « ennemis du peuple », parmi la majorité khmère, les Vietnamiens du Cambodge ainsi que les Cham, une minorité musulmane ont trouvé la mort par assassinat, famine ou épuisement physique et psychologique. Parce qu’ils sont nés ou ont vécu en ville, lieu de la contamination impérialiste, ou qu’ils sont reconnus intellectuels, ils sont considérés comme impurs. Stigmatisés et triés en fonction de critères socio-territoriaux, hommes, femmes et enfants sont contraints à une rééducation idéologique et à la politique de collectivisation des terres. Champs et rizières sont transformés en vastes camps de travail à ciel ouvert, où ils finissent par succomber dans des conditions de vie et de labeur insupportables.

 

Le massacre de Srebrenica, en juillet 1995, est l'assassinat de plus de 8 000 hommes et adolescents bosniaques dans la région de Srebrenica en Bosnie-Herzégovine durant la guerre de Bosnie-Herzégovine. Les tueries ont été perpétrées par l'Armée de la République serbe de Bosnie (VRS) sous le commandement du général Ratko Mladić, dans une ville déclarée « zone de sécurité » par l'Organisation des Nations unies (ONU). 400 Casques bleus néerlandais, étaient présents dans la région de Srebrenica au moment du massacre. En juin 2017, les Pays-Bas furent d'ailleurs jugés responsable partiellement car ils ont fait le partage entre hommes et femmes, avant que les hommes soient fusillés et les femmes libérées. Ce crime est considéré comme le « pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ». Il est qualifié de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et la Cour internationale de justice à plusieurs reprises.