MÉMOIRES DE LA LIBÉRATION ou COMMENT SURVIVRE

MÉMOIRE COLLECTIVE DE LA SHOAH: LA LIBÉRATION DES CAMPS

 

Ce sont ici des toiles symbolisant la souffrance collective d’un peuple. Ces peintures ne sont pas nées de l’imaginaire d’un artiste, mais s’inspirent de photos d’archives, de documents et témoignages du passé,  traces objectives du passé, pour les relier par une création personnelle comme dans un lien de descendance pour que ces images restent et vivent et qu'elles deviennent des instants du présent.

Ce ne sont pas des rescapés, mais ce sont des revenants, revenant de leur propre mort, revenant d’entre les morts. Des hommes vidés « d’ètre », dont on a voulu détruire corps et âmes, des fantômes, des ombres, entre absence et présence même absents à eux même, comme ailleurs comme nulle part. Ils quittent l’enfer d’un monde innommable, irreprésentable, mais n’en sont pas sortis, pas encore revenus dans le monde des vivants.

 

Comment se tourner vers la vie avec la mémoire de l’indicible, de l’innommable ? Comment quitter l’anonymat des camps et retrouver son individualité quand on a été dépersonnalisé ? Comment retrouver des repères alors qu’on a perdu les siens ?

 

Ces revenants, ces « sur–vivants », nous renvoient une culpabilité, une responsabilité, celle de n’avoir pas voulu voir le drame, celle de n’avoir pas entendu les souffrances, celle d’être resté passif, celle d’un redoutable sentiment d’impuissance face à un destin certainement évitable, celle d’avoir fermé les yeux… cette indifférence des hommes. Pourquoi ? Pourquoi ?